|
|||||||||||||||
|
La BD explore le temps... « Giovanni tome 3 : La forteresse » de Jean Pleyers Editions Casterman Jean Pleyers se sent bien dans le XVème siècle, c’est son truc… Déjà, avec Jacques Martin au scénario, il avait conté les aventures de Jhen, compagnon de Gilles de Rais. Dans cette série, on côtoyait le roi de France Charles VII et son fils, le futur Louis XI. On retrouve ces deux personnages historiques dans la série Giovanni. Le personnage central est un imagier florentin à la flamboyante chevelure, exilé à Bruxelles auprès des peintres flamands. Mais Giovanni a l’esprit ailleurs : il est amoureux de la belle et sulfureuse Sara, favorite de Charles VII, situation qui a le don de le précipiter dans toutes les aventures et les dangers les plus périlleux. C’est à peu près toute l’intrigue qui s’étend sur déjà trois tomes depuis la parution du premier volume en 1999. Le dessin de Pleyers, plus personnel que sur « Jhen » atteint ici un niveau de psychédélisme peu compatible avec la rigueur historique. La raideur des personnages peu paraître risible, mais elle n’est pas sans évoquer celle des miniatures médiévales dont le héros est un spécialiste, alors…. Un album à réserver à ceux qui trouveront un quelconque intérêt à l’image de la quatrième de couverture. Les autres, abstenez-vous ! « Avec Alix : L’univers de Jacques Martin » par J. Martin, Th. Groenstein et A. De Kuyssche Editions Casterman On reste dans « l’école Martin » avec la réédition revue et augmentée et mise à jour de cette imposant volume qui retrace la biographie et l’œuvre complète du père d’Alix, de Lefranc, de Jhen, d’Arno, d’Orion et de Khéos. Maniaque du détail historique et du cadre de texte redondant avec l’image, Jacques Martin est le créateur d’un style devenu école. De ses rapports avec Hergé à la formation de ses propres « disciples », avec beaucoup de dessins et de documents inédits à l’appui, tout le parcours de Jacques Martin est ici disséqué et expliqué. Un document « historique » essentiel pour la compréhension de tout un pan de la culture BD franco-belge ! « Dampierre tome 10 : L’or de la corporation » par Legein Editions Glénat Julien Dampierre, héros créé dans le cadre de la collection « Vécu » de Glénat par Yves Swolfs, voit ses aventures se dérouler dans le cadre des guerres de Vendée, à la toute fin du XVIIIème siècle. La série commençait bien, et puis Swolfs, après deux tomes seulement, pris du recul et n’assura plus que le scénario, confiant le dessin à Eric (tome 3) puis à Legein. Avec ce tome 10, le créateur de la série est totalement absent et l’intégralité de la création échoit donc à Legein. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le pauvre Dampierre n’y gagne en rien : scénario étique et dessin navrant (mais très rigolo !) à force de mauvaise construction des personnages. Une case sur deux voit son décor escamoté et remplacé par un aplat de couleur. Les personnages féminins sont les plus à plaindre : réduits à de simples gravures de modes aux poses plus ou moins lascives, les pauvres demoiselles ressemblent à des mannequins du catalogue des 3 Suisses perdues en plein marais vendéen pendant la contre révolution… Navrant ! « Les Héritiers du Soleil tome 13 : Les enfants de l’ombre » par Bihel Editions Glénat Final flamboyant pour cette série pharaonique créée par Didier Convard (qui signe la dernière planche de l’album en signe d’adieu) et reprise avec talent par Bihel. Alors que famines, désastres et catastrophes dévastent le Royaume des Deux Terres, le pharaon souffre d’un mal étrange qui le ronge. Les mages et astronomes scrutent le ciel pour y chercher une explication. Mais, aux frontières de l’empire, guidé par des songes et des visions, Fils s’est mis en marche. Il détient peut-être une clef du problème. Atmosphère onirique, graphisme soigné et très agréable, couleurs aquarellée de toute beauté, tout concorde pour faire de cet ultime chapitre le point d’orgue de cette excellente série. « Les Olives Noires tome 3 : Tu ne mangeras pas le chevreau dans le lait de sa mère » par Joann Sfar et Emmanuel Guibert Editions Dupuis Attention ! Chef d’œuvre ! N’avez-vous point rêvé de savoir comment était la vie au temps de Jésus Christ ? Alors la série « Les Olives Noires » est faite pour vous. A travers le destin d’un petit garçon juif qui recherche son papa dans la terre d’Israël, il y deux mille ans, Joann Sfar nous livre une savoureuse histoire et règle certain compte avec la religion, la politique, l’amour et l’humanité et le tout avec un certain humour. Il faut le faire, quand même ! Côté dessin, tout au long de l’album, Guibert nous donne une leçon de narration, à la fois simple et terriblement efficace, à travers d’immuables planches de 6 cases baignées de couleurs chaudes évoquant à merveille la Jérusalem antique. Dialogues ciselés, dessins épuré, questions posées à travers une histoire intéressante. Joann Sfar et Emmanuel Guibert prouvent encore une fois que la « nouvelle BD » est une valeur à surveiller de très près ! Olier |
03 janvier 2003
Achetez-les chez Amazon.fr !
Archives |
|