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Les Barbares au Soleil
« Les nouvelles aventures de Conan T.3 » par Kurt Busiek et Cary Nord
Editions Soleil
 Dans le courant des années 70, Marvel avait adapté le héros barbare par excellence, Conan, sous forme de bande dessinée. Il faut savoir que Conan est la création la plus connue d’un romancier de génie, Robert E.Howard, texan à la plume fougueuse, disparu trop tôt, mais qui a inventé à lui tout seul un nouveau genre littéraire : la « Sword and Sorcery » (litt. : « La littérature d’épées et de sortilèges »). Les aventures de Conan le Barbare « qui foula les trônes de la Terre de sa sandale poussiéreuse », furent donc à l’origine publiées sous forme de nouvelles dans des magazines bon marché, les fameux « Pulps » dans les années 30 et 40. Puis, en pleine vague hippie, Marcel Comics tenta donc l’adaptation en BD et Conan se retrouva dans les magazines illustrés aux côtés de Spiderman et des Quatre Fantastiques. Le succès fut immédiat et contribua largement à la renommée du scénariste (Roy Thomas) et des premiers (et géniaux) dessinateurs de la série : Barry Windsor Smith et le regretté John Buscema (ces épisodes historiques font l’objet d’une réédition en couleurs sous le titre « Conan l’intégrale », toujours chez Soleil). Puis vint le temps de la lassitude et du ronronnement et, à la fin du siècle, la franchise Conan chez Marvel avait sérieusement pris du plomb dans l’aile. Elle ne subsistait que sous forme de mini-séries confiées à des tâcherons, jusqu’à son extinction pure et simple, à l’aube des années 2000. L’éditeur Dark Horse reprit alors le flambeau et surprit tout le monde en confiant l’adaptation des aventures de Conan à Kurt Busiek (plus connu pour ses travaux super-héroïques comme « Marvels » ou « Astro City ») et à un dessinateur quasi-inconnu qui avait autrefois illustré « Daredevil » sans y laisser un souvenir indélébile, Cary Nord. Le résultat de ce mélange audacieux fut une nouvelle vigueur pour la franchise «Conan », à tel point que l’on parle maintenant d’un nouveau film pour le cinéma, d’un jeu vidéo, sans parler des statuettes et des figurines qui sont déjà en vente. Ce sont ces épisodes que compilent ici les éditions Soleil. Bon, les dessins souffrent un peu du passage à un format « à l’européenne », mais ne boudons pas notre plaisir et saluons comme il se doit le retour du plus célèbre des Barbares, par Crom !
« Elric T.1 : La naissance d’un sorcier » par Michael Moorcock et Walt Simonson
Editions Soleil
 Elric de Melniboné est un peu l’antithèse de Conan. Alors que le Cimmérien est rougeaud, baraqué, fonceur, paillard, ivrogne occasionnel, tombeur de pucelles et rigolard, Elric est albinos, grand, malingre, introverti, poète torturé et fidèle. Pour ne rien arranger, il est en possession d’une épée maudite qui a la désagréable faculté de voler les âmes et répondant au joli nom de Stormbringer… Ceci explique pourquoi les aventures d’Elric sont moins primesautières que celles de Conan. Mais cela n’a pas empêché l’albinos de connaître le succès sous la plume de son génial créateur, le britannique Michael Moorcock, des années 60 aux années 90. Violent et désespéré, mais aussi idéaliste et libertaire, Elric, le "paria" symbolise l'ambivalence de la nature humaine. A travers lui, Moorcock réfléchit sur de grandes notions métaphysiques : la vie, la mort, le Destin... Avec cet série de bande dessinée, Michael Moorcock revisite la jeunesse de son anti-héros, ce qui ravira tous les fans du personnage, puisque c’est la première fois que l’auteur revient sur Elric depuis près de 15 ans ! Pour ce faire, il s’est adjoint les services de Walt Simonson, spécialiste des épopées à dimension mythologique qui a laissé son nom à une très célèbre époque de la BD « Thor », chez Marvel. Tous les ingrédients sont donc réunis pour que l’alchimie fonctionne. Laissez-vous donc emporter par la « Dark Fantasy » de Moorcock et découvrons pourquoi Elric est si torturé et réfractaire au bronzage…
Olier
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02 août 2005
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