Le renouveau de Futuropolis.
« La véritable histoire du Soldat Inconnu suivi de La bascule à Charlot » par Tardi
Editions Futuropolis
Etienne Robial et Florence Cestac ont fondé la maison d’édition « Futuropolis » en 1974,avec l’envie de publier de grands auteurs oubliés, comme Calvo, par exemple. Mais ils se tournent aussi vers la jeune génération de l’époque et c’est ainsi que Giraud, puis Tardi, trouvent leur place dans le catalogue. Mais les aléas du monde éditorial ont peu à peu raison de la désormais légendaire maison d’édition. Elle renaît en fanfare en notre belle année 2005, fidèle à son credo de départ : rééditer de grandes œuvres introuvables et des créations contemporaines de grande qualité, dans de luxueux albums, de très beaux objets que l’on a plaisir à tenir en main autant qu’à faire figurer dans sa bibliothèque. On commence donc avec deux œuvres de jeunesse de Jacques Tardi. « La véritable histoire du Soldat Inconnu est l’un de ses travaux-phares, racontant le destin imaginaire du Soldat Inconnu, anti-héros pris dans un délire cauchemardesque et annonciateur de « Brindavoine » ou de « C’était la Guerre des Tranchées ». « La Bascule à Charlot » est un vibrant plaidoyer de l’auteur contre la peine de mort, écrit à la même époque et lui aussi devenu introuvable. On pardonnera aisément les maladresses et les petits défauts de ces deux BD, devenues depuis des classiques et présentées ici sous une forme définitive.
« Période Glaciaire » par Nicolas de Crécy
Editions Futuropolis
Dans un futur lointain où les terres sont recouvertes par d’imposants glaciers. Un équipe d’explorateurs et d’archéologues dont l’équipement est tracté par des chiens ventripotents et doués de parole, découvre un bâtiment étrange, témoin du passé d’avant la glaciation. Lorsqu’on saura que ce bâtiment n’est autre que le musée du Louvre, encore rempli de ses œuvres d’art, on prendra d’autant plus de plaisir à découvrir les théories qu’échafaudent nos scientifiques du futur sur notre propre vie quotidienne à travers le contenu de notre plus grand musée. S’y ajoute bien entendu le dessin aquarellé de toute beauté de Nicolas de Crécy, le parrainage du Musée du Louvre himself. Résultat : on tient là non seulement un bel objet mais un futur classique de la Bande Dessinée. Bravo !
« Les complots nocturnes » par David B.
Editions Futuropolis
Il fallait oser, David B. l’a fait : il raconte, impudique, dix-neuf de ses rêves, vécus de 1979 à 1994 et dont le dénominateur commun est une impression oppressante de complot, de machination, de tyrannie et de résistance. Le trait simple et épais de l’auteur convient parfaitement à l’onirisme du propos. On se prend à confondre les rêves de David B. et les nôtres, on est séduit et impressionnés par l’ambiance noire et désespérée de ces songes. Voilà un exercice inédit et novateur, mais totalement réussis à mettre à l’actif de ce grand auteur et des éditions Futuropolis ! Bravo (bis !)
Olier |
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29 novembre 2005
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