Humains et Amortels
« L’orme du Caucase » par Taniguchi et Utsumi
Editions Casterman – Collection “Ecritures”
Oui, je sais, moi aussi je suis en général assez réfractaire aux exubérances et aux grands yeux des héros de manga. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faille jeter aux orties l’ensemble de la production de la BD nipponne. Il s’y cache parfois de véritables chef-d’œuvres et « L’orme du Caucase » en est un ! Edité dans l’excellente collection « Ecritures » qui nous avait déjà donné « Blankets » (courez l’acheter si ce n’est déjà fait !), cet album se présente comme un recueil de nouvelles graphiques. Chacune retrace une tranche de vie. Avec délicatesse et par petites touches, les auteurs campent des portraits d’humains, jeunes ou vieux, croqués à un moment difficile de leur existence. Comme la petite Hiromi, confiée provisoirement par sa maman à ses grands-parents, qui est terrorisée à l’idée d’être abandonnée. Ou comme M. Harada qui ne se résout pas à faire couper cet orme si beau et aux couleurs si subtiles, au simple prétexte qu’en automne, ses feuilles tombent dans la cour des voisins. Ou encore M. Iwasaki qui, par le plus pur des hasards, retrouve sa fille de 25 ans qu’il avait quittée alors qu’elle était encore bébé. Ces petits moments de bonheur ou de crise ordinaire, racontés avec douceur et sans à-coups par un graphisme limpide et réaliste, démontre une fois de plus le très grand talent de Tanigushi, tout en pudeur et en sensibilité…
 « Le livre des Amortels T.1 : La Semeuse d’Eternité » par Juret et Ploy
Editions Dupuis – Collection “Empreinte(s)”
Dans un village picte naît la première amortelle, Déanwn. Destinée à périr sur l’autel de la mort, que les Pictes divinisent au point de lui sacrifier des enfants, Deanwn revient à la vie, autant de fois qu’elle a été tuée. Rejetée par sa tribu, elle est alors élevée par Skiant, un druide, qui lui apprends la magie et la science des armes. Mais Skiant est recherché par Brennus, le chef gaulois dont il était autrefois le conseiller pour l’aider à conquérir le crâne d’or de Postinius dont on dit que celui qui le possèdera règnera sur le monde celte. Deanwn est elle aussi entraînée dans cette quête qui bouleversera son monde. Le scénario tente une greffe des ressorts de l’Héroïc-Fantasy sur un substrat historique. Le dessin manque (beaucoup) de maturité. Résultat : on obtient un album un peu bancal, avec une nette impression de « peut mieux faire ». Il faudra attendre la suite pour savoir si ce « Livre des Amortels » constituera un volume essentiel de votre bédéthèque.
Olier
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31 août 2004
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